Le Sénégal et le « grand bond en avant » du tourisme

Le développement du tourisme, qui représente déjà 10 % du PIB national, fait partie de la phase 2 du Plan Sénégal Emergent (PSE), lancé par le président Macky Sall en 2014. Un investissement opportun qui surfe sur la très bonne santé économique du pays.

Placer le Sénégal parmi les 5 premières destinations touristiques africaines avec 3 millions de visiteurs par an d’ici 2023, tel est l’objectif affiché du gouvernement, qui mise plus que jamais sur le tourisme (10 % du PIB et 9 % de l’emploi total du pays) pour maintenir un niveau de croissance soutenu (7 %) et une économie bien portante. Depuis 4 ans, le pays enregistre effectivement des taux de croissancesupérieurs à 6,5 % par an – une dynamique qui devrait se poursuivre dans les prochaines années, selon la Direction générale du Trésor français.

En juin, le ministre sénégalais du Tourisme et des Transports aériens sénégalais, Alioune Sarr, réaffirmait depuis le Salon du Bourget, en France, ce souhait du président Macky Sall, qui avait lancé en 2014 le Plan Sénégal Ermergent (PSE). « Une feuille de route pour nos actions opérationnelles », selon M. Sarr, rappelant que « ce sont 150 000 Sénégalais qui vivent grâce au tourisme, et j’espère que ce chiffre sera multiplié par 4. [Aujourd’hui, le tourisme] représente 1 milliard d’euros, soit 10 % du PIB. Il faudrait que cela atteigne entre 12 et 15 % d’ici 5 ans », a-t-il affirmé.

« Valorisation de notre patrimoine »

Reste toutefois à « identifier les demandes » en interne, grâce à « de grandes campagnes de communication et la rencontre avec des tours-opérateurs et des investisseurs intéressés par la destination ». Ce chantier devrait se terminer fin octobre, d’après le ministre du Tourisme, alors que le gouvernement s’apprête à lancer « un appel à investissement sur une dizaine de sites touristiques importants ». Parmi eux : les cercles mégalithiques de Sénégambie (Sud), le Monument de la Renaissance africaine ou encore le tout nouveau Musée des civilisations noires de Dakar.

Ces investissements impliquent une augmentation des investissements directs étrangers (IDE) au Sénégal, pour l’instant cantonnés surtout à l’agroalimentaire et à la transformation des produits de la pêche. Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les IDE sont déjà passés, entre 2012 et 2014, de 276 à 343 millions de dollars, soit une très belle progression (+ 80 %) en deux ans. Cette hausse a été permise par le développement des infrastructures au sein de la capitale (autoroutes, aéroport, centre de conférence, etc.). L’attractivité du Sénégal s’en trouve aujourd’hui accrue.

Selon une analyse détaillée conduite par Horwath HTL, leader mondial du conseil en hôtellerie, tourisme et loisirs, le Sénégal pourrait ainsi voir son potentiel hôtelier grimper en flèche, d’ici les prochaines années. « Nous sommes d’avis que le Sénégal a un potentiel de développement hôtelier diversifié à moyen terme », précisait ainsi Philippe Doizelet, directeur associé d’Horwath HTL, en décembre dernier. De fait, le pays voit sortir de terre de nombreuses infrastructures destinées à accueillir des vacanciers. Dans la « ville nouvelle » de Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar, un hôtel composé de 460 chambres construit par le groupe Accor devrait ouvrir en 2020. A moyen terme, le gouvernement espère proposer quelque 5 000 nouvelles chambres aux touristes.

Gage de stabilité pour le Sénégal

En octobre dernier, le président sénégalais précisait ainsi que, plus qu’un atout économique, le tourisme avait un « apport » bien plus large, « en création d’emplois, en lien social, pour la préservation de notre nature et la valorisation de notre patrimoine, pour la qualité de nos échanges. Le tourisme, c’est un gage de stabilité », avait-il estimé.

Macky Sall semble plus que jamais déterminé à conduire le « grand bond en avant » du pays, pour reprendre l’intitulé d’un programme de développement du tourisme, qu’il a lancé dès son arrivée au pouvoir en 2012.

Source: LeJournalEconomique

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